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Savez-vous combien de hot-dogs une personne peut manger en dix minutes ?

83 hot-dogs en 10 minutes pourraient être la limite humaine, mais seulement après un entraînement spécifique pour étirer l’estomac bien entendu. C’est en tout cas ce que révèle les calculs du physiologiste James Smoliga.

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Un concours de près de 50 ans

En 1972, Jason Schechter, le champion du concours de mangeurs de hot-dogs Hot Dog Eating Contest de Nathan’s Famous a avalé 14 hot dogs en 10 minutes. Cette année, en 2020, Joey “Jaws” Chestnut a établi un record du monde en mangeant 75 hot dogs, battant son propre record de 2018 d’une unité.

L’augmentation des performances humaines ne ressemble à aucune autre compétition, mais les mangeurs de hot-dogs pourraient bien approcher la limite, rapporte Science News. En utilisant les formules mathématiques créées pour estimer les performances sportives de pointe, le physiologiste James Smoliga, de l’université de High Point, calcule qu’une personne peut probablement manger au maximum 83 hot-dogs en dix minutes.

Des limites impossibles à franchir

L’idée de James Smoliga d’estimer les limites du speed eating est basée sur la recherche des performances de pointe en athlétisme. Il a appliqué les mêmes équations à 39 années de records de consommation de hot-dogs. Les résultats ont été publiés le 15 juillet dans la revue Biology Letters.

“C’est un excellent article”, dit Michael Joyner, médecin de la Clinique Mayo, qui étudie les performances humaines. Lorsqu’un événement gagne en notoriété, “les gens commencent à s’y entraîner parce qu’il y a une sorte de motivation, comme la célébrité ou l’argent”, dit-il. Lorsque les gens commencent à s’entraîner, les performances suivent une tendance commune : les performances des concurrents augmentent considérablement au début, puis les améliorations deviennent plus graduelles à mesure qu’ils approchent des limites supérieures de ce qui est possible.

Les femmes aussi participent aux concours de grands mangeurs

Miki Sudo, qui a établi un record féminin cette année en mangeant 48 hot-dogs et demi, s’entraîne en mangeant de grandes quantités d’aliments. Cela signifie des soupes, des brocolis et “assez de chou frisé pour tuer un cheval”, dit-elle. Un tel entraînement étire l’estomac petit à petit, comme on étire le lobe des oreilles en mettant des boucles d’oreilles et des élargisseurs de plus en plus grands dans un piercing à l’oreille, explique James Smoliga.

Avec le temps, l’estomac des mangeurs compétitifs peut perdre la capacité de retrouver sa taille normale. Au lieu de cela, l’estomac devient “un gros sac flasque”, explique David Metz, gastro-entérologue à l’université de Pennsylvanie. Le résultat est que l’alimentation de compétition a vu les records monter en flèche à un rythme jamais vu dans d’autres sports. “Nous n’avons pas été deux fois plus rapides sur 100 mètres ou deux fois plus rapides sur le marathon en 100 ans”, dit James Smoliga. “Cela ne se compare à rien d’autre que nous ayons vu dans les autres sports”.

Attention danger !

Mais pour les personnes qui ne se sont pas entraînées à manger vite, essayer de manger comme Joey Chestnut ou Miki Sudo serait dangereux. Une étude menée par David Metz en 2007 a comparé l’expansion de l’estomac des mangeurs de compétition à celle des personnes qui ne s’étaient pas entraînées pour cet exploit.

Un mangeur de compétition a bu plus de 3,5 litres d’eau en deux minutes seulement, alors que l’autre participant à l’étude en a bu moins de 2 litres. Dans un autre test, le participant témoin a mangé sept hot-dogs et a eu la nausée, tandis que le concurrent en a mangé trois douzaines. Les chercheurs l’ont arrêté là, craignant qu’il ne soit blessé. L’étouffement est un autre danger lors des concours de mangeurs.

L’homme capable de manger plus qu’un grizzli ?

La nouvelle étude a également comparé les capacités de mangeur rapide humain aux taux d’alimentation de carnivores familiers. Smoliga a découvert que, ajustés à la masse corporelle, les mangeurs de hot-dogs de compétition peuvent manger plus en dix minutes que les grizzlis et les coyotes. Mais c’est le loup gris qui remporte la palme, capable de manger l’équivalent de 11 hot-dogs par minute.

“C’est bien de faire une comparaison entre les espèces, mais je ne sais pas si c’est exactement la même chose”, déclare la nutritionniste animale Annelies De Cuyper, de l’université de Gand en Belgique. Les chiffres utilisés pour les animaux sauvages proviennent de leur comportement normal, mais les statistiques sur le speed eating sont un mode d’alimentation inhabituel. “Si vous les mettez tous ensemble dans un concours, je ne sais pas qui gagnerait.”

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