Le mois dernier, les fouilles de la route de Kebbash, menant de Louxor à Karnak en Égypte, ont révélé des fours circulaires, un mur de briques crues et un mur de grès.
Une découverte étonnante
Le mois dernier, le ministère égyptien du tourisme et des antiquités a annoncé la découverte d’anciens murs et fours le long de la route de Kebbash, l’avenue bordée de sphinx qui relie Louxor au grand temple d’Amon de Karnak.
Les archéologues ont mis à jour les structures tout en menant des fouilles associées à un projet de restauration en cours. La découverte comprend plusieurs fours ronds qui ont pu être utilisés pour cuire des briques de terre cuite ou des poteries et un mur en briques de terre cuite datant de la fin de l’Empire romain, qui s’étendait approximativement du troisième au cinquième siècle après J.-C.
Un mur de Karnac à Louxor
Le mur, trouvé à l’ouest de la route de Kebbash, mesure plus de 30 mètres de long, 2,5 mètres de haut et 3 mètres de large. L’équipe a également identifié un mur de grès qui s’étend de Karnak au nord à Louxor au sud, soit une distance de plus de trois kilomètres. Organisée en trois rangées horizontales de blocs de grès, la barrière a été construite pour protéger les rives orientales du Nil contre les inondations saisonnières.
Il y a des milliers d’années, la route de Kebbash a joué un rôle clé dans l’Opet, une ancienne fête égyptienne qui se tenait pendant le deuxième mois du calendrier lunaire. Selon Al-Masry Al-Youm d’Egypt Independent, les pharaons célébraient l’Opet en menant des processions saintes avec des bateaux décorés et remplis de statues. Le public se tenait des deux côtés de la route, acclamant et dansant au passage du défilé.
Un musée géant en plein air
En 2017, quatre ans après l’ouverture de la promenade historique au public, le gouvernement égyptien a annoncé son intention de transformer l’espace en un musée géant en plein air. Ce projet, qui vise à redonner à la route sa gloire d’antan, s’inscrit dans le cadre d’un effort plus vaste pour développer le tourisme dans la région de Louxor.
Cependant, les rénovations, qui devaient initialement être achevées en 2018, ont été maintes fois reportées. L’humidité saisonnière menace les structures de grès visibles, notamment les quelque 1 200 sphinx qui bordent la route de Kebbash, et les nouvelles découvertes ont mis en suspens des plans plus larges alors que des fouilles approfondies débutent.
Quatre sphinx déplacés au Caire
Au début de cette année, les autorités ont déplacé quatre sphinx à tête de bélier de l’arrière du temple de Karnak à la place Tahrir du Caire. Les statues sont distinctes de celles de la route Kebbash mais présentent un design similaire.
Cette décision a suscité de nombreuses critiques de la part des archéologues, qui ont fait remarquer que le fait de placer les sphinx dans un centre ville les exposerait à des conditions environnementales dangereuses. “Ces statues sont faites de grès et viennent de Louxor, où le temps est sec”, a déclaré Monica Hanna, archéologue à l’Académie arabe des sciences, des technologies et du transport maritime, à Magdy Samaan du Times en janvier. “Quand ils seront placés au Caire, la deuxième ville la plus polluée du monde, cela les détruira”.