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La glace de l’Arctique fond à un rythme alarmant

Une enquête réalisée par l’Agence japonaise pour les sciences et technologies marines et terrestres et l’Agence d’exploration aérospatiale du pays a révélé que la glace de l’Arctique fondait plus rapidement que prévu. Le plus inquiétant réside dans le fait que les Nations Unies prévoyaient que la banquise ne disparaîtrait qu’après 2040 ou probablement pas avant 2050.

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Un vêlage accentué

Un scientifique travaillant pour le Colorado Center for Astrodynamics a révélé que la glace de l’Arctique fond dans des proportions jamais constatées auparavant. Cette fonte a déclenché des changements dans les zones de glace côtières du Canada et de l’Alaska, les rendant relativement fragiles. Il a été représenté par des blocs massifs de glace se détachant sans discontinuité au cours d’un processus appelé “vêlage”, puis fondant en plein océan. Une quantité moindre de banquise a également été signalée dans l’océan Arctique alors qu’elle dérivait vers l’océan Atlantique. La plus faible quantité de glace arctique que nous ayons jamais signalée a eu lieu le 15 août 2005, bien que les chercheurs aient révélé qu’il y avait de fortes chances que le taux signalé fut dépassé début 2007.

Le passage Nord-Ouest praticable

L’Arctique a connu une nouvelle étape durant l’été 2007. Au mois d’août, le passage du Nord-Ouest ne présentait presque aucune banquise. C’est la toute première fois que le passage est devenu entièrement praticable par les navires depuis que l’homme a commencé à tenir des registres en 1972. Les chercheurs partagent l’avis que la présence minime de glace indique que la terre se réchauffe. Avec ce passage maritime nouvellement accessible, cela signifie qu’il est désormais possible pour les navires de se rendre de New York à la péninsule coréenne sans aucune forme d’obstacle, bien que des conditions météorologiques difficiles restent probables. Pour mettre les choses en perspective, il a fallu trois longues années à Roald Amundsen, le premier explorateur à naviguer en toute sécurité dans le passage du Nord-Ouest, pour traverser la glace dense de ce passage.

Mesures de la banquise

Il existe trois méthodes principales pour mesurer la banquise : les capteurs à micro-ondes des satellites, les bouées et les plates-formes d’observation. Les bouées et les plates-formes d’observation sont généralement équipées de différents types d’outils de mesure. Les chercheurs concentrent leurs calculs sur la portée de la glace flottant sur la mer, plutôt que sur sa profondeur, car les satellites sont plus efficaces pour capturer la longueur d’un objet depuis le haut. Pour étudier la banquise, les chercheurs tiennent compte de la longueur, de la profondeur, des circonstances de l’environnement et des fluctuations pendant la saison de la fonte, qui sont les plus faibles et les plus importantes possibles. La saison de fonte de la glace dans la région arctique commence normalement entre mars et mi-septembre.

Record de fonte de la banquise

Ce phénomène record de fonte de glace a suscité de nombreuses inquiétudes chez les scientifiques, qui craignent une élévation du niveau de la mer, une réduction des habitats de la faune sauvage, notamment pour les ours polaires, et une ruée vers les combustibles fossiles dans la région arctique dans un avenir proche. Une augmentation des activités de navigation dans le passage du Nord-Ouest et le passage du Nord-Est (une route maritime qui s’étend vers la Sibérie) pourrait également aggraver la pollution dans la région.

Une régénération en forte diminution

La banquise se reconstitue naturellement tout au long de l’hiver. Mais en raison de la température plus élevée de l’eau, le taux de régénération semble significativement diminuer. La glace qui était autrefois considérée comme “permanente” se dissout maintenant dans l’eau de mer. Ce qui reste, c’est une base de glace qui diminue continuellement au début de chaque saison de fonte. Depuis les années 1980, la banquise perd 8 % de sa superficie totale par décennie ; mais à partir de 2010, ce déclin est en forte augmentation.

L’équilibre de la planète menacé

La banquise fait partie intégrante du maintien de niveaux de température adéquats sur la planète. En revanche, alors que la banquise renvoie 80% des rayons ultraviolets du soleil vers l’atmosphère, les eaux océaniques absorbent 90% des rayons UV émis par le soleil. Comme la banquise se transforme en eau de mer à chaque saison de fonte, cela signifie que plus de lumière solaire est absorbée et que moins est renvoyée. Les scientifiques pensent que cela peut entraîner une augmentation supplémentaire de la température de l’eau, accélérant encore plus la fonte de la banquise.

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