Fabien Cousteau a dévoilé son nouveau, et pour le moins ambitieux, projet tirant son nom du dieu grec de la mer, Proteus, la station de recherche et l’habitat sous-marin le plus avancé au monde.
Un laboratoire sous-marin d’un nouveau genre
Le nom de Proteus n’a certainement pas été choisi par hasard, non seulement c’est le dieu de la mer mais aussi le fils de Poséidon. Et Fabien Cousteau sait bien ce que c’est d’être le descendant d’un dieu de la mer. Son grand-père Jacques-Yves Cousteau a rendu leur nom de la famille célèbre dans le monde marin grâce à une série de livres, de films et d’émissions de télévision très populaires et influents ; sans oublier qu’il est le co-inventeur du scaphandre autonome moderne et de la soucoupe plongeante.
Jeune, Fabien (aujourd’hui âgé de 52 ans) a repris l’entreprise familiale. Il a appris à plonger à l’âge de quatre ans et est devenu l’un des plus grands spécialistes de la conservation des océans et l’un des réalisateurs de documentaires de cette génération. En 2014, il effectuait une mission de recherche d’un mois dans le laboratoire sous-marin Aquarius, à 20 mètres de profondeur, au large de l’archipel des Keys en Floride.
Une tradition familiale
Visiblement Aquarius ne lui a pas suffit, car maintenant, avec l’aide du designer industriel Yves Behar, il prévoit de construire le plus grand laboratoire sous-marin de la planète. Son grand-père a lui-même créé trois habitats sous-marins de ce type. Le Commandant Cousteau a d’ailleurs inventé le terme d’océanautes pour désigner ses équipages des Précontinent 1, 2 et 3.
L’ambitieux projet Proteus de Fabien Cousteau sera plus de trois fois plus grand que toute tentative précédente, capable d’accueillir jusqu’à douze océanographes intrépides à la fois. Il s’agit d’une conception à deux étages en spirale sur pilotis qui s’adapte aux mouvements du fond marin, entièrement alimentée par l’énergie éolienne et solaire de la surface, ainsi que par la conversion de l’énergie thermique des océans.
Un projet ambitieux
Une série de nacelles sortant de la zone principale serviront de chambres, de laboratoires, de postes médicaux, de logements pour les systèmes de survie et de zones de stockage. La plus grande de ces nacelles sera la “piscine lunaire”, ou “porche humide” – un grand trou orienté vers le bas, qui servira de dock pour les submersibles, permettant aux plongeurs d’entrer dans la station. Il y aura également le premier jardin potager sous-marin au monde, et des installations pour la production vidéo afin de pouvoir diffuser des images depuis l’océan.
Si tout va bien, l’habitat de Proteus se situera à quelques 18 mètres sous la surface au large de la côte de l’île néerlandaise de Curaçao dans les Caraïbes. Les plongeurs et les chercheurs pourront y rester pendant des semaines, profitant du fait qu’ils peuvent travailler jour après jour sans avoir à subir le long processus de décompression à chaque fois qu’ils remontent. Tout comme une station spatiale internationale sous-marine, le petit-fils du commandant Cousteau espère pouvoir diffuser régulièrement des flux en direct, ainsi que des contenus interactifs qui pourront aider à faire connaître un domaine de recherche qu’il considère comme bien plus important pour l’avenir de notre espèce que la recherche spatiale.