Malgré toutes leurs promesses de romance et d’aventure, les trains couchettes européens semblaient avoir atteint leur destination finale. Pourtant, les trains de nuit sont de retour et semble-t-il pour longtemps.
La renaissance des trains de nuit
Pressé par les coûts d’exploitation élevés et abandonné par les voyageurs des compagnies aériennes à bas prix, la décision de l’opérateur ferroviaire allemand Deutsche Bahn de mettre fin au service reliant Paris à Berlin il y a six ans a entraîné la fermeture de lignes à travers le continent. Mais alors que l’Europe continue à être confrontée à la pandémie de coronavirus, on observe des signes avant-coureurs d’une nouvelle ère pour le train couchette.
Outre l’inquiétude croissante du public quant à l’impact environnemental des vols, le désir des voyageurs d’éviter les aéroports bondés pendant la pandémie a incité les responsables gouvernementaux européens à faire pression pour le développement de nouvelles lignes ferroviaires, ainsi que pour la résurrection des anciennes, entre les principales villes du continent. Ces dernières semaines, en particulier, il y a eu une vague d’annonces et de voyages inauguraux.
L’Europe occidentale est sur les rails
Jeudi dernier, par exemple, le gouvernement suédois a déclaré qu’il fournirait des fonds pour deux nouvelles lignes reliant les villes de Stockholm et de Malmö à Hambourg et à Bruxelles. Quelques jours auparavant, le ministre français des transports, Jean-Baptiste Djebbari, avait déclaré qu’un service de nuit serait rétabli entre Paris et Nice, suite à la promesse d’Emmanuel Macron, le 14 juillet, de redévelopper les trains de nuit.
Parallèlement à l’action du gouvernement, on constate un regain d’enthousiasme chez les usagers, qui réfléchissent de plus près à la façon dont ils se déplacent dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Le 30 juin, un nouveau train de nuit reliant cinq États membres de l’Union européenne (République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Slovénie et Croatie) venait à peine de commencer à circuler de Prague que la demande des vacanciers se rendant sur la côte l’a fait passer à un service quotidien.
Des déplacements plus écologiques
La forte demande de trains-couchettes a également poussé les opérateurs ferroviaires à augmenter le nombre de trains en circulation, ainsi qu’à prolonger leur période de circulation au-delà de la saison des vacances.
Pour le moment, les voyageurs adhèrent aux trains de nuit principalement à cause du coronavirus. Cependant, beaucoup disent également préférer éviter de prendre l’avion afin de réduire leur empreinte carbone. Il y a de fortes chances qu’à long terme, les trains de nuit continueront de séduire les voyageurs qui ont à cœur d’œuvrer contre le changement climatique surtout quand on sait que le train est de 14 à 40 fois moins polluant que l’avion.